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Le Chien, la nuit & le couteau

Comi-tragédie
Marius Von Mayenburg
1h20

M se retrouve soudainement dans une ville vide, où le réel vacille et l'étrange s'immisce à chaque coin de rue. Autour de lui des passants hostiles, un chien affamé, une menace invisible qui le traque. Fuir ou combattre ? Rêve ou cauchemar ?

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UNE FABLE DE L’ÉTRANGE ET DE L’HUMAIN

Après Les Caprices de Marianne, une nouvelle rencontre inattendue s’est imposée : Le Chien, la nuit et le couteau de Marius von Mayenburg. Dès la première lecture, le texte m’a happé. Par son écriture acérée, ses symboles puissants, mais surtout par sa manière d’interroger la condition humaine dans ce qu’elle a de plus vulnérable : le rapport à l’autre.

C’est une fable étrange, aux confins de la réalité, où l’absurde dialogue avec l’intime, où la violence des personnages devient l’expression de tourments intérieurs. À la fois comique et tragique, troublante et envoûtante, cette pièce m’a saisi comme une révélation. Elle a réveillé en moi des sensations, des pensées enfouies, tapies dans l’ombre, n’attendant qu’un prétexte pour s’illuminer.

Elle explore des thématiques qui me sont chères : la quête de sens, d’identité, la construction de soi. Son protagoniste, M., perdu dans un monde kafkaïen, oppressant, tente de se définir au cœur d’un univers en mutation, incohérent. Il cherche à survivre puis à exister, face à des interactions humaines primitives, empreintes de méfiance, d’agressivité, d’individualisme. Il plonge – pour nous – dans un monde où la moralité a lentement glissé vers la noirceur de l’âme humaine.

Ma volonté de mise en scène est de donner corps à ces interrogations, de les rendre palpables par un travail rigoureux sur le corps, la lumière, l’espace. Toujours à la frontière d’un théâtre populaire et esthétique, notre démarche vise à révéler la force du texte, tout en formulant une invitation onirique et introspective pour le spectateur.

LE MASQUE COMME REFLET DE L’ANIMALITÉ

Un axe central de cette mise en scène repose sur le travail du masque larvaire, porté par deux comédiens incarnant les figures étranges et menaçantes que croise M. Ces masques, par leur absence d’expression faciale, permettent d’explorer l’animalité brute, la contradiction, les pulsions fondamentales. Ils renvoient au corps rudimentaire, instinctif, qui agit sans filtre.

Face à eux, M., sans masque, offre une physicalité plus réaliste. Ce contraste est essentiel : il révèle la fracture entre humanité et primitivité, entre le désir de sens et la brutalité de l’existence. Le corps devient langage, un langage aussi fort que les mots, interrogeant les limites de l’humain face à l’instinctif.

LES ESPACES LIMINAUX

La scénographie s’ancre dans le concept d’espaces liminaux : zones de transition, d’entre-deux, où le familier devient étrange. Une simple porte au centre, une rue vide. L’absence de décor devient un choix fort : un lieu suspendu, hors du temps, où le réel s’efface pour laisser apparaître un monde en déséquilibre.

L’acteur se confronte au vide. Cette épuration de l’espace agit comme une loupe, amplifiant les tensions, distordant la perception du spectateur. L’espace banal devient territoire d’étrangeté, de trouble.

La lumière – comme toujours dans mon travail – est un personnage à part entière. Elle sculpte l’espace, les corps, et accompagne le récit. Entre ombre et clarté, entre réel et cauchemar, elle révèle l’ambiguïté de ce monde et traduit visuellement la tension permanente de la pièce. Qu’il s’agisse d’un réverbère ou d’un projecteur, la lumière est le fil fragile qui relie le visible à l’invisible, le présent à l’intime.

Dans cette fable noire, ce théâtre de l’étrange, notre désir profond reste le même : chercher l’éveil dans la traversée des ténèbres, et faire du théâtre un lieu de questionnement, de poésie et de chair, où le spectateur, confronté à l’obscur, entrevoit la lumière.

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