Dans la tentative désespérée de faire connaître son amour à la belle et prude Marianne, Coelio missionne son ami libertin et dépravé Octave de la convaincre de le prendre pour amant. L'éminent juge de paix Claudio, mari jaloux de la jeune fille tentera de faire cesser ces impudents prétendants.
Alfred de Musset offre ici une partition magnifique, portée par des personnages brisés, des âmes errantes incapables de se rejoindre autrement que par leurs corps. De Coelio à Octave, de Claudio à Marianne, chacun incarne une part de notre humanité : contradictions, désirs inavoués, impossibilité d’un véritable dialogue.
À travers un univers scénique sombre et fragmenté, inspiré par l’expressionnisme et les songes inquiétants de Tim Burton, la mise en scène explore cette jeunesse immortelle en lutte contre la paresse du « vieux monde ». Une jeunesse avide de pureté des sentiments, perdue dans une société en crise de liberté.
La lumière, rare et intradiégétique, devient un langage à part entière. Parapluies lumineux, clairs-obscurs mouvants : les comédiens sculptent l’obscurité, cherchent leur espace intime, exposent corps et âmes en quête de l’autre.
C’est une relecture de Musset sous le sceau du tragique et du désir, où l'obscurité révèle la lumière intérieure de personnages en exil de leur propre parole.